Vassily Zaïtsef

Une voix puissante se fait entendre dans la radio des Arpenteurs, raisonnant à travers le désert. Un petit accent russe se fait entendre

Hum. Ponchourr à tous ! Quelqu'un m'entends ? Che suis encorre peu accomodé à ce type de communication...
Bien, Che prrésume que oui.
Che suis Fassily Zaïtsef, diplomate en voyache, en exil surrrtout, comme tout le monde au fond, depuis le Crrrash qui a détrrruit notrrre planète.
Ch'ai surrrvécu un moment seul dans le désert, jusqu'à trrroufer un messache laissé parrr l'un des fôtrrres, avec la frrréquence de fotrrre rrradio.
Si ch'en crrrois mes carrrtes, bien que fieillissantes, che me trrrouve à mi chemin entrrre Outerrr Heafen et Acid Nuke, et che compte rechoindrrre prrrochainement fotrrre petit grrroupe. Soyez sans crainte, fous n'afez pas de souci à fous fairrre à mon suchet... che ne suis qu'un pacifiste politicien, ancien mairrre d'Osibifitchi, dans l'auguste Moldafie.
Si fous afez des questions, n'hésitez donc pas, che me ferrrais un plaisirrr de fous rrrépondrre.
Che defrrais poufoirrr fous rrrejoindrre sous peu.

Re-bonjour Vassily, content de vous entendre sur cette fréquence, j'espère que vous vous plairez parmi nous. Nous n'avons malheureusement pas de communauté pour vous en faire devenir le maire, étant des nomades, mais j'espère que notre mode de vie ne vous déplaira pas.

Peut être qu'il y aura des possibilités pour votre rôle de politicien dans la prochaine communauté, qui sait si vous êtes un fin négociateur...

Et bien, che ne pense pas vouloirr rreprroduirre mon expérrience de mairre trrop fite, si fous foulez mon afis. Che dois d'aborrd me rremettrre de ce petit désagrrément de Crrash. Mais che saurrais me rrendrre utile quand le moment sera fenu, soyez en cerrtains.
Bien, che pourrais donc trrès fite êtrre des fotrres, surrement demain. Ch'ai beaucoup de nourriturre surr moi, mais souffre de coliques néfrrétiques bénignes. Les aléas de la fie de nomade che suppose.

L'Orchidée rejoignit son père et l'entendit qui parlait à la radio. La voix était fortement accentuée, elle écouta et se permit de répondre à son tour

- Bienvenue parmi nous monsieur, nous vous attendons donc demain, vous dites ? je suis L'Orchidée, la fille de l'homme qui vient de vous parler !

Mes hommages, monsieur Zaïtsef, et bienvenue sur notre fréquence, en attendant d'être le bienvenu parmi nous en chair et en os. J'ai bien capté votre message radio, et je me permet de vous répondre ici. Je me nomme Mikhaïl, et je suis moi aussi l'un des membres de ce groupe de nomades. Je ne voudrais pas paraître indiscret en vous posant des questions, car je suis persuadé que si vous avez des choses à dire, vous le ferez de vous-même, spontanément. Sachez en tout cas que nous ferons de notre mieux pour vous venir en aide.

Auriez-vous un relevé topographique précis de vos environs, afin qu'on puisse vous localiser avec précision ?

Autrement, en ce qui concerne vos problèmes intestinaux, vous devriez boire beaucoup afin de purger votre organisme de ses impuretés, et ce rapidement, car si vous laissez les choses empirer, les complications peuvent être très désabréables. Si vous n'avez pas d'eau, n'ayez crainte, c'est la denrée que notre groupe arrive à se procurer en abondance.

La voix marqua un intérêt certain et Vassily ne décrocha plus de sa radio, débitant avec une vitesse étonnante.

Des lifrres dites fous ? Ca alorrs ! Che me ferrais une choie de parrtacher nos différrentes opinions des lecturres prrésentes et passées. Ch'ai moi aussi lu beaucoup durrant mon mandat de mairre, non pas que che ne prrenais pas mon rrôle au sérrieux, mais que l'intendance d'une fille de moins de trrois milles habitants laisse a prriorri de longs temps librres...
Tenez parr exemple, ch'ai, il y a longtemps, déforré, en une nuit à peine, "Les Annales de la Terre Mèrre". C'est une bien belle oeufre sur la Moldafie, ma patrrie. Prrofonde et si insignifiante aux yeux du monde. Elle rrévèle toute la beauté de ce territoire rreclu, rrenferrmé surr lui-même et pourrtant si accueillant. Le passache qui éfoque la longue épopée de ses habitants, lorrs des rrévoltes paysannes de 1974, est un brrillant porrtrrait à leurr courrache et leurr défotion. Et les descrrptions enfoutantes de ses nombrreux paysaches laissent l'inconnu sans voix... C'était mon bien le plus prrécieux... Foutu Crrash...

Mais che serrais bien heurreux de poufoirr échancher avec fous surr nos différrentes lecturres. Che fous ferrais bien le rrésumé complet des Annales de la Terre Mèrre, mais che crrains de fous imporrtuner plus que toute autrre chose.

Moi je lis L'iliade ^^

L'Iliade dites-fous ? C'est un lifrre historrique, grrossièrrement écrris, mais plutôt accessible, en effet. Che ne le compte pas dans mes oeufrres faforrites, mais che rreconnais son intérrêt pour qui s'intérresse à la mytholochie. De bien fascinantes histoirres, telles que les peuples antiques de l'Eurrope sont, seuls, capable de nous en apporrter. Che fous rrecommande la "Fie Dissolue de Perrsée", rrédichée par Euchène Marrmotte dans les années quatrre fingt. Une bien belle ébauche des excès de la démocrratie grecque.

Ha... foutu Crrash... Tant d'oeufres ainsi perdues. Tant d'années rréduites à néant. C'est un drrame pourr toute la communauté interrnationale, che n'ai chamais cessé de le rrépéter.

Tout à faiche... heu tout à fait !

Dis donc ma ptite Orchidée,tu n'as pas honte, tu ne l'as pas encore rencontré que tu te permets déjà de le taquiner. Aie aie aie ces jeunes alors! J'espère que vous ne le prendrez pas mal monsieur Zaïtsef.

Che n'ai pas bien comprris le sens de sa plaisanterrie mon cherr. Fous, les Occidentaux, afez un sens de l'humourr qui échappe aux chens de mon secteur. Mais che ne fais pas m'en forrmaliser si prromptement.

Sy-wen, une fois le campement installé, s'assit à l'entrée de sa tente, et prit à son tour sa radio :

Bonjour Mr Vassily, je me permets de prendre la radio pour nous représenter mes compagnons de route et moi, nous sommes aussi des arpenteurs mais situé bien au sud de OH pour le moment, nos chemin devraient donc se croiser à Ironwood-Budu je suppose.

Je me joint aux autres pour vous souhaiter la bienvenue sur nos ondes.

Concernant vos problèmes de santé, nous venons tout juste de soigner l'un de notres des mêmes symptômes. Armez vous de patience.

Si un soir vous voulez nous faire la lecture sur les ondes, je suis sur que plusieurs d'entre nous apprécieront

Un temps surpris, Vassily, l'oreille attentive, laissa un instant de silence. Il reprit vite ses esprits et poursuivit d'une voix chantonnante.

Ponchourr, ponchourr !
Che suis surrprris, ch'ignorrais qu'il y afait, ici, tant de monde ! Les Arrpenteurs serraient donc si nombrreux. On me l'afait caché.
Enchanté de fous connaître miss... et d'aborrd, miss comment ? Che ne crois pas afoir entendu fotre nom. Parrdonnez s'il m'a échappé. Ch'ai hâte de choindrre tout ce beau monde. La fie en solitairre commence à me peser. Ch'en fiendrrais prresque à parrler aux morrts... C'est frranchement déprrimant.
Merrci à fous de fous prréoccuper de mon état de santé bien sûrr. Che defrrais poufoirr faincrre la maladie afec un peu d'abnégation.

Bien excusez moi, monsieur !

Mais che fous en prrie cheune fille... Che n'ai pas franchement été perrturrbé par fotrre interrfention.

Sy-wen reprit sa radio en main :

"En effet Mr vassily, la fatigue me fait tout oublier, même les plus simples civilités, je me présente donc je suis Sy-wen, enchanté d'entendre une nouvelles voix ici"

Et bien, et bien, che suis enchanté de fairre fotrre connaissance, Miss... Wen. Ou Sy-wen. C'est un bien choli nom que fous afez là. Chamais entendu auparrafant.
Monsieur Farrg, che crrois safoirr qu'il me faut marrcher ferrs l'est désorrmais. Che prrésume que c'est là que je crroiserrais fotrre rroute.

Oui c'est à l'Est de votre position que vous nous retrouverez, enfin une douzaine d'entre nous, car nous sommes séparés pour le moment de certains de nos compagnons, comme vous avez pu le comprendre avec Sy-Wen.

Je vous ai envoyé sur votre fréquence privée, un topo un peu plus détaillé, pour nous rejoindre.

voix rauque, même frequence que la damoiselle Wen
Salut l'ami...un ami cultivé en plus.

pff...un autre fana de bouquin, comme si on en avait pas eu deja assez avec mikhaïl.

Quoiqu'il as su ma convaincre de son approche, mais ce que je peut voux dire sur les ..."livres"
C'est qui vous n'y trouverez jamais quequ'chose qui vous soit utiles en ce monde!

aucune recette de cuisson, ni même d'envoutement de zombies, d'appel des ancien esprits illustres, tel un autre gars ayant le même accents ridicules mais aux Karma..heu..et au membre.. bien plus puissants...

Scusez-moi je m'agare...putain, on dit quoi...heu...ha oui...bienvenue a toi l'ami.

Et prompt rétablissement!

On as en avec nous qui en ont chié...heu...littéralement!

Même si je ne suis pas persuadé que ce soit le lieu et le moment de parler littérature, je serai ravi d'aborder ce sujet avec vous, monsieur Zaïtsef. D'autant plus que je n'ai pas eu le plaisir de lire l'ouvrage que vous évoquez, et qui m'a l'air très intéressant... même si je ne pense pas être un critique pertinent dans le cas présent. En effet, l'intérêt d'un livre est proportionnel à l'ennui de l'existence, et je suis bien placé pour le savoir. J'ai passé tellement de temps enfermé, seul, qu'à la fin, j'en étais rendu à dévorer avec avidité des ouvrages plus que rébarbatifs, comme des traités de chimie, de mathématique ou même de droit administratif.

Quoi qu'il en soit, au fur et à mesure que je découvre la vie à l'air libre, je prends conscience de mon ignorance. L'information n'est pas la connaissance, et malgré le monceau de mots qui sont gravés dans mon esprit, je reste ignorant de choses bien plus simples et importantes, comme l'odeur des fleurs, ou la caresse de la pluie...

La voix est rieuse et décontractée quand elle reprend.
Ha ça, che n'en doute pas une seule seconde mon ami. Nous aurrons bien assez fite l'occasion d'en rreparrler. Et che suis perrsuadé que...

Ca fa pas la tête ? Hé ! Mais qui êtes fous ? Aarrgh !
Des bruits de lutte se font entendre puis, soudain, la communication se coupe en un clic déroutant.

Le silence.

Sy-wen ayant laissé la radio branchée, elle entendit la derniere communication de Mr Vassily

"Vassily? ... toujours parmis nous? ..."

Reposé et serein, Vassily s'installa sur sa couverture et, sortant de son sac une radio un peu usée, il la ralluma sur la fréquence des Arpenteurs, prenant bien soin d'entrer le nom numéro.

Sy-wen, che ne sais si fous êtes à l'écoute, mais che tenais à fous rrassurrer. Che fais bien mieux maintenant, ch'ai pu rrechoindrre les Arrpenteurrs et mon état est bien meilleurr.
Ch'ai crru comprrendrre que fous fous étiez inquiétée. Soyez donc sans crrainte, Madame, car che suis désorrmais entrre de bonnes mains.